jeudi 24 juillet 2014

Sport et grossesse : panorama des activités conseillées

Natation
J'y reviens longuement, car c'est quand même le seul sport qu'on peut quasiment intégralement conserver avec un peu d'intensité, même les entraînements fractionnés et tout (nan moi je n'en ai pas fait mais j'en connais qui en ont fait) jusqu'au matin de l'accouchement, à condition qu'on vous laisse rentrer dans la piscine. Personnellement j'ai eu droit plusieurs fois à "Euh...et tu pourrais accoucher maintenant?" auxquels je répondais d'un "Bah ça va j'ai pas trop de contractions ce matin". 
Pas de choc si ce n'est les coups de pieds des brasseurs qui n'imaginent pas un instant se faire doubler en crawl par une femme enceinte! J'en ai des souvenirs impérissables...


Randonnée et marche à pied
Oui, une fois la découverte de la grossesse faite, cette activité devient un sport à part entière. D'une part parce-ce que la liste des sports conseillés est quand-même assez courte et qu'il serait dommage de ne pas l'inclure. D'autre part parce-ce que oui, on peut marcher pendant la grossesse, surtout à la fin, quand on ne peut plus rien faire d'autre. Quand on marche, bébé est bercé et s'endort, on le promène doucement. Il ne voit certes pas le chemin, mais entend-il les bruits de la ville ou sent-il les parfums de la campagne? Mystère....
J'ai marché (pas mal) jusqu'à la veille de la naissance de ma fille.  D'où les noix moisies ().


Raquettes
La version hiver de la rando. Une façon sympa et soft de profiter de la neige, pas follement intéressante pour les citadine ou les habitantes du sud, de l'ouest, du nord. Toutes sauf les auvergnates, les dauphinoises, les jurassiennes et les pyréennéennes (désolées pour celles que j'oublie).
Attention à l'effet accentueur d'appétit et à la tarte aux myrtilles néanmoins.


Ski de fond
La version plus sportive de la précédente. Je ne mentionne pas le ski alpin car les risques de chute sont quand-même un obstacle à une pratique sereine. Pour ma part, ma grossesse a débuté en hiver, un hiver particulièrement généreux en neige. Désireuse de m'offrir (sous le soleil, en plus!) des pistes que je n'avais faites, j'ai promis à mon conjoint de m'en tenir aux pistes bleues pour éviter les chutes...jusqu'à ce que j'emprunte une liaison "ouverte-intégralement-pour-la-première-fois-depuis-4-ans-avec-une-vue-imprenable-sur-le-Sancy". Moralité : après une chute, un bleu mémorable aux fesses et une engueulade de 20 minutes sur le bord de la piste, je m'en suis tenue aux raquettes en attendant le printemps.

Aquagym
Personnellement l'aquagym pour femmes enceintes m'a toujours fait rire. Je pense que j'aurais pris 5 kilos de plus si j'avais troqué mes longueurs à la piscine contre les mouvements d'aquagym des femmes de la ligne d'à côté. Effectivement, avec un gros ventre, il paraît plus facile d'effectuer des mouvements de gym dans l'eau que sur un tapis de sol, surtout s'il fait chaud.


Yoga
Une bonne préparation à la grossesse. Pour ma part je ne l'ai jamais pratiqué mais je l'envisage pour une nouvelle grossesse éventuelle, avec, si tout se passe bien, un accouchement sans péridurale à la clé.


Sont sujets à discussion et donc à pratiquer avec modération : 
- la course à pied (voir les articles précédents)
- le vélo, du moins en début de grossesse. S'il nous soustrait aux chocs, ce dernier ne nous évite pas les chutes, ni l'inconfort du bidon dès le 5ème. A réserver à l'équipe olympique de cyclisme et de triathlon.
- le ski alpin : avec un risque de chute accru? Pour ma part je revendrais mon forfait pour me payer un petit spa.


mercredi 23 juillet 2014

10 bonnes raisons de continuer la pratique sportive enceinte

10 bonnes raisons de continuer une pratique sportive
Voilà, j'étais enceinte, bientôt âgée de 34 ans, et je voulais continuer le sport, sans courir, je pense que vous l'avez compris.
Pourquoi? Oui, déjà pourquoi d'abord.

1. Pour garder mes bonnes habitudes. Parce-ce que l'activité sportive en journée m'aide à mieux dormir la nuit et à être zen en journée (ceux qui me connaissent bien diraient en lisant ces lignes que je n'en fais pas assez). 

2. Pour limiter la prise de poids et que je n'avais pas de nausées. Chose moyennement réussie.

3. Pour rester tonique et musclée dans la perspective de l'accouchement, de l'après-grossesse, et aussi au cas où j'aurais loupé le point 2. Et ne pas refaire toute ma garde-robe avant la fin du congé maternité.

4. Pour apporter plus d'oxygène au bébé. Paraît-il. 

5. Pour donner de bonnes habitudes à ma fille (prétexte bidon pour continuer à aller me promener).

6. Pour épater les gens en marchant à 5 km/heure la veille de l'accouchement. Sur des chemins pas plats (pas trop pentus quand-même).

7. Pour accompagner mon conjoint pendant ses footings. Parce qu'il n'y avait pas de raisons à ce qu'il aille se balader sans moi dans les Puys ou le Sancy.

8. Pour profiter de ma grossesse pour faire des palmes à la piscine et me galber les fesses (chose moyennement réussie également. J'avais mal au dos et parfois des contractions en faisant des palmes).

9. Parce que l'hiver 2013 a été généreux en neige et je n'avais pas vu autant de pistes ouvertes dans les domaines nordiques depuis l'hiver 2009. Surtout au col du Guéry. 

10. Pour garder le moral pendant les yoyos hormonaux. Non pas que je l'ai jamais perdu, mais rien de tel qu'une petite balade sous le soleil d'automne pour garder le sourire. A ramasser les premières noix...et les retouver toutes moisies dans la pochette du sac à dos six mois après la naissance du bébé.


mercredi 16 juillet 2014

Hors sujet : ma mère, mes seins, nos querelles

Parfois je fais des appartés sur mon blog, comme celui-ci.
Parce que j'ai envie aussi de parler de grossesse et de maternité dans leur globalité, parce-ce que ça me semble important, ou drôle, ou juste parce-que j'en ai envie...Passez votre chemin...ou pas.

Elle me l'a toujours seriné : elle a allaité envers et contre tous. A une époque où les femmes n'allaitaient plus, où donner le sein rimait avec aliénation du corps et mangeage des tétons, ma mère a bravé la tradition du moment et , à l'écouter, a emmerdé le personnel de la maternité en m'allaitant pendant trois mois. Rebelote deux ans plus tard pour mon frère.

Pas peu fière de ce fait de gloire répété sur tous les tons pendant plus de 30 ans, elle m'a aussi emmerdée copieusement à la naissance de ma fille. Pas uniquement parce-qu'elle est vieille et que génétiquement une mère a vocation d'emmerder sa fille si tôt que cette dernière devient mère à son retour (parfois avant), mais aussi parce-qu'on lui a raconté tellement d'énormités à l'époque que son cerveau est encore encombré des niaiseries des années 80.

Je ne sais pas ce que racontaient les sages-femmes pendant la préparation à la naissance à l'époque, mais je ne pense pas qu'elles s'entendraient à merveille avec celles du 21ème siècle. Pas étonnant non plus que l'allaitement n'était plus à la mode dans les années 80 : avec toutes les abérrations véhiculées et mises en pratique, allaiter son enfant devait être bien galère et surtout devait décourager les plus enthousiastes.
Peut-être ma mère est-elle une sainte alors...Ne lui dites pas!

Deux semaines après la naissance de ma fille, elle a débarqué à la maison. C'était la fin du congé paternité. Habituée dans sa carrière à s'occuper de cas sociaux, et ces dernières années de sa vieille mère nonagénaire, elle a du se dire que sa trentenaire de fille (et cadre de surcroît) devait être bien incapable de s'occuper d'un bébé et qu'il était de son devoir d'aller sauver sa petite fille. Au bout de trois jours, j'étais dans un état nerveux intéressant, mon mari ne parlait plus, et j'ai enfin pu couler des jours peinards avec ma choupette quand elle a levé le camp.
Elle a néanmoins passé les 6 mois suivants à m'abreuver de conseils hors d'âge et pénibles sur l'allaitement, persuadée que mes "t'es pas pédiatre, t'es pas sage-femme, laisse-nous tranquilles" étaient des appels au secours déguisés.

Petit florilège de ses conseils avisés : 
Un bébé tète toutes les 4 heures. 240 minutes. Pas plus pas moins. En laissant ta gamine réclamer toutes les 2 heures, tu en fais une future gamine gâtée. Pire, l'autre jour tu l'as laissée dormir 6 heures d'affilée, mère cruelle, tu aurais du la réveiller.
Moi on m'a dit "à la demande". Si ma gamine tête toutes les deux heures en journée, il y a de fortes chances qu'elle ne le fasse pas la nuit. D'où les six heures. Et ça se vérifie, du coup on dort, donc on est plus cools, donc elle aussi.

Laisse la pleurer, c'est un caprice.
A deux semaines, ma fille est déjà une sale petite captricieuse? Ne serait-ce plutôt pas une fringale ou un énorme besoin de câlins. Non, je n'ai pas laissé pleurer ma fille (au moins j'ai essayé). Bizarrement elle a fait ses nuit à 6 semaines.
Moi à quatre mois.

Pèse la avant, pèse la après la tétée.
C'est sûr, ça donne vachement envie d'allaiter. Surtout la nuit.
Et à quoi ça servira de savoir combien elle a pris? De l'engueuler peut-être? De lui faire passer l'envie de réclamer toutes les deux heures? T'as déjà réussi à forcer un nouveau né qui s'endort sur le sein? Avec un entonnoir façon "gavage d'oie de la Noël", peut-être?
Sérieusement, combien de femmes ont-elles laissé tomber à cause de cette consigne pourrie?

Bon ben elle a trois mois, tu vas arrêter maintenant!
Et pourquoi?
Parce-que moi je t'ai allaitée jusqu'à tes trois mois.
Je me disais aussi.

Bon, ben elle a 5 mois, tu vas arrêter maintenant! Elle est grande, c'est limite incestueux!
Mouais, appelle l'OMS pour le leur dire de réviser leurs conseils.
ma poupette n'a pas été malade jusqu'à ses 15 mois, l'allaitement y est sans doute pour quelque chose".

Hann mais tu vas à la piscine alors que tu allaites encore? Tu veux empoisonner ta fille?
Naaan. Je me douche avant la tétée, hein!

L'allaitement mixte, ça ne peut pas marcher.
Ah pourquoi donc? Dans notre cas il a duré 3 mois et a grandement facilité ma reprise du boulot. Sinon je crois que j'aurais pris un congé parental.

Ma fille a 10 mois, elle ne tète plus. C'était très sympa mais, au secours, trouvez le bouton d'arrêt de ma mère, égarée dans ses souvenirs des eighties!


mercredi 25 juin 2014

Course à pied : les raisons d'un arrêt



Un soir de janvier 2013, j'ai ouvert fébrilement une enveloppe qui contenait des résultats d'analyse de sang. Plantée sur un trottoir gelé (et déjà atteinte par un gros rhume), j'apprenais qu'après deux ans d'attente, de questions, de remises en cause et de dévorage de tablette de chocolat pour cause de règles, j'étais enfin enceinte. La joie a évidemment fait place à de l'angoisse : celle de faire une fausse couche, de ne pas y arriver. Mettre mes runnings au placard relevait de l'exploit, voire du paranormal. Boucler un marathon en moins de 3h30 devenait plus simple que de passer un an sans effluve de chaussettes-qui-puent. Mais j'avais décidé de le faire.

J'aurais pu courir. J'ai pris des avis et, biensûr, ils divergeaient. La première gynécologue qui m'a suivie me l'a juste déconseillé car "les chocs c'est pas bon". On parlait de footings hein, pas de fractionné ou de trails. Mais sa capacité à écouter était limitée et on ne peut pas dire qu'elle était d'une extrême jeunesse.
La sage-femme qui m'a suivie m'a dit a posteriori qu'on peut "conserver ses activités jusqu'au 5ème mois", sans tenir compte non plus du fait que j'étais une sportive chevronnée.

J'ai contacté par mail des sportives de haut niveau qui tiennent des blogs. L'une, triathlète, m'a dit qu'elle avait couru pendant 4 mois pour sa première grossesse, puis juste nagé jusqu'à la fin. Pour la seconde, elle souffrait de contraction et a arrêté vite.
L'autre, ancienne triathlète et marathonnienne, a eu un second enfant à 40 ans. Elle fait un marathon au premier mois puis s'est entraînée normalement (comprenez avec de la piste et quelques compétitions) pendant 7 mois.

Dans mon cas, la question était de faire un ou deux footings hebdomadaires pendant le premier trimestre. J'avais mis deux ans à tomber enceinte, j'allais sur mes 34 ans et mon ami 36. Je n'avais pas envie de gâcher nos chances. Quand on veut avoir un enfant, 13 fenêtres de tir de deux jours dans l'années paraissent soudain minuscules. En outre je n'étais pas certaine d'être capable de me tenir à une sortie hebdomadaire. Je fais partie de ces gens qui ont du mal à faire les choses à moitié et la demi-mesure a toujours un goût de pas assez, qu'il s'agisse de course à pied, de chocolat ou de vêtements en soldes.
Ma copine Catherine a achevé de me convaincre d'arrêter. Enceinte de sa deuxième fille, elle a passé cinq mois sur son canapé sous la menace d'une fausse couche, puis d'un accouchement prématuré, alors que le premier trimestre s'était déroulé sans heurt. J'ai donc finalement opté pour l'arrêt total, la piscine devenant mon refuge pour 8 mois.

Le plus dur a été le début. Les premières semaines, j'avais l'impression de voir des joggeurs partout (un peu comme quand on voit des bébés et des femmes enceintes partout quand on a décidé de faire un enfant). Je me sentais grosse et molle. En plus, les nausées m'ont oubliée, ce qui est une bénédiction pour certaines mais un calvaire pour moi qui était en permanence affamée. La bataille des kilos a été rude (j'y reviendrai plus tard) mais pas catastrophique. Heureusement, on s'habitue à tout. Alors que mon ventre s'arrondissait, mon sevrage d'endorphines s'est fait et la perspective de la maternité a pris le pas sur les rêves de petite foulée. Et puis j'ai marché, marché, marché, et ça n'était pas si désagrable, au fond.

L'arrêt de la course à pied, une étape franchie....


mercredi 19 mars 2014

C'est quoi ce blog?

Ma fille est née de la rencontre au bord d'une piste d'un triathlète longue distance et d'une triathlète courte distance qui n'aimait pas tellement le vélo mais aurait vendu père et mère plutôt que de mettre au placard ses runnings.
Cette mère, c'est moi. 

Autant dire que le sport avait, du moins à l'époque, une grande importance dans ma vie. Défoulement, zénitude, dépassement de soi, je me suis longtemps demandé comment je vivrais sans ma dose d'endorphines (et de chocolat, mon autre passion, que je n'ai pas eu à abandonner du fait du sport). Les années passant, je suis passée d'une pratique proche de la maniaquerie avec dossards à la clé tous les dimanches matins à un nombre certain de footings dans la semaine à midi ou le week-end. Mon préféré? Celui du dimanche matin dans les Puys, au dessus de Clermont-Ferrand, sur les chemins de rando, à monter et descendre les volcans sous un beau soleil, en espérant que la chaleur printanière assèche le sol tout gadouillou de l'hiver, la neige, et les saignées des 4X4.

Pas tellement fan de sports collectifs, je pratique surtout la course à pied, la natation, le ski de fond et la rando. C'est déjà pas mal, non?

Un beau jour, je suis tombée enceinte. Sans rentrer dans les détails, disons que ça a mis un peu de temps et que dès le départ, j'ai décidé de bannir la course à pied. Ne pas courir du tout pendant plus d'une semaine ou deux, ça n'avait pas du m'arriver depuis une quinzaine d'années (j'aurais pu décider autre chose, mais j'en parlerai dans mon blog). 

Evidemment, je me suis vue devenir folle et obèse. Mais j'ai survécu, et assez bien je l'avoue. Evidemment, j'en ai fait, du sport, pendant ces 9 mois, mais différemment. Bref, ce blog évoque ma pratique du sport pendant ces 9 longs mois. Attention, il n'est en aucun cas référence, il ne donne pas de conseils médicaux. C'est juste le récit de ce marathon de 9 mois vu par une sportive!
Bonne lecture!